En 2007, David Teboul subit un double drame : Frédéric, son compagnon, le quitte apres presque dix ans d'une relation passionnée, puis décede quelques mois plus tard d'une overdose... David peine encore, une décennie apres la tragédie, a surmonter le deuil et la culpabilité de n'avoir pu sauver l'homme qu'il aimait. Pour tenter de conjurer la mort, il entame un voyage dans une contrée du bout du monde, caméra au poing : J'avais choisi la Sibérie en hiver, dans la région du lac Baikal. Il fallait que je parte vers une terre sans limite, que je me laisse submerger par cette immensité, envahir par le vertige que je n'en ferai jamais le tour. Ce pays était plus grand que la Terre. J'allais dire, plus grand que la mort. La-bas, dans les villages reculés qu'il traverse, il recueille les récits d'hommes et de femmes, qui ont eux aussi vécu de magnifiques histoires d'amour, d'immenses douleurs et des pertes indicibles... Mondes perdus Le cinéaste David Teboul (Bardot, la méprise, Sigmund Freud, un juif sans Dieu, Hervé Guibert, la mort propagande) propose ici un film infiniment personnel, une longue mélopée mélancolique a l'écriture poignante, ponctuée d'échos. Dans cette échappée vers l'ailleurs, ce sont une infinité de mondes perdus qui se superposent : son propre bonheur amoureux avec Frédéric, et les histoires que lui livrent celles et ceux qu'il rencontre - des vieillards sans âge au visage patiné par les années, pour qui les premiers émois paraissent émerger d'un autre espace-temps, une toute jeune mere gagnée déja par la désillusion, un homme marqué a vie d'avoir donné la mort... Un décentrement extreme qui produit une euvre singuliere : si ce n'est une consolation, un magnifique hommage a l'homme aimé et a des sentiments que l'on redécouvre universels.