Mme de La Pommeraye, une veuve séduisante et fortunée, entame une liaison avec le marquis des Arcis. Mais apres un bonheur de courte durée, celui-ci se lasse d'elle. Pour se venger, l'amoureuse blessée provoque alors une idylle entre son volage amant et Mlle de Joncquieres, une jeune femme pauvre dont il ignore le statut de prostituée. Revanche a double tranchant La mise en scene élégante d'Emmanuel Mouret privilégie les plans-séquences et restitue le plaisir des mots, l'élaboration de la vengeance de Mme de La Pommeraye passant par des joutes oratoires. Le cinéaste, toujours excellent dans les contes moraux, trouve dans ce récit de Diderot le matériau idéal pour illustrer les pieges de la séduction et de la manipulation mais aussi les étranges chemins qu'empruntent deux etres pour s'aimer. La vengeance de la jeune veuve contre son amant a cela de pathétique qu'elle s'exerce finalement au détriment de deux femmes pauvres, Mlle de Joncquieres et sa mere. Cela souligne moins sa cruauté que son incapacité a s'extraire du sexisme de la France du XVIIIe siecle - miroir de la nôtre. Sous le raffinement et le luxe percent des sentiments violents, inféodés a l'argent et a la respectabilité. Le film bénéficie de l'interprétation magnifique de Cécile de France et d'Édouard Baer, tous deux convaincants dans des rôles a contre-emploi.