Shane, un aventurier solitaire, arrive dans une petite bourgade de l'Ouest américain. Il est accueilli dans la ferme de Joe et Marian Starrett. Leur fils, Joey, voue immédiatement une admiration sans bornes a cet étranger au regard clair, fort et bienveillant. La région est mise a sac par un grand propriétaire, qui tente de s'approprier les terres des fermiers. Starrett organise la résistance des cultivateurs. Mais Ryker fait appel a un tueur professionnel, Wilson, qui abat un fermier pour inciter les autres a abandonner la lutte... Bigger than life La popularité de ce western mythique est immense aux États-Unis ou il fait presque partie du patrimoine national. Pourtant, le film de Stevens s'éloigne par bien des aspects des chefs-d'euvre du genre signés Ford, Walsh, Hawks, Vidor et les autres. L'homme des vallées perdues est au western ce que Le magicien d'Oz est a la comédie musicale ou La vie est belle, au mélodrame : une anomalie devenue pour certains un modele, voire un monument au fil du temps. Son originalité tient au fait que le film est raconté du point de vue d'un enfant. Shane devient le héros de Joey, qui épie ses moindres gestes et boit ses paroles, fasciné par le halo d'aventure et de danger qui entoure l'étranger. L'enfant idéalise ou fantasme tout ce qu'il observe, y compris l'amour platonique qui va naître entre Shane et la femme du fermier. Cela confere au film un aspect bigger than life ou le héros est un chevalier sans peur et sans reproche (l'angélique et court sur pattes Alan Ladd) et ou les méchants sont tres méchants, y compris sur le plan physique (l'anguleux Jack Palance en tueur a gages de dessin animé dans un rôle qui le marquera a jamais). Le film déroule un superbe livre d'images en Technicolor qui contient de nombreuses scenes inoubliables. La bagarre dans le saloon et l'assassinat d'un fermier en pleine rue constituent des modeles du genre.