Pendant des siecles, l'image de Jésus a été façonnée par l'art chrétien. Mais l'apparition du cinéma a changé la donne, faisant perdre a l'Église le monopole de l'interprétation des récits bibliques. Depuis, la vie et la Passion du Christ ont été portées a l'écran des centaines de fois, notamment par Pier Paolo Pasolini (L'Évangile selon saint Matthieu), Martin Scorsese (La derniere tentation du Christ) ou encore Mel Gibson (La Passion du Christ). Aussi éloignés qu'ils soient, ces réalisateurs se sont tous confrontés a la meme interrogation : puisque les textes fondateurs ne nous disent pratiquement rien de sa physionomie, quelle apparence donner au prédicateur de Nazareth ? Faut-il le draper dans des vetements d'un blanc immaculé, symboles de pureté divine, ou dans des étoffes de lin soulignant sa condition humaine ? Les films bibliques, avec leurs différents partis pris, ont déchaîné de nombreux scandales, a l'instar de La vie de Brian des Monty Python, jugé blasphématoire par le Vatican. Liberté artistique Du pharaonique Le roi des rois de Cecil B. DeMille a la comédie musicale flower power Jesus Christ Superstar, ce documentaire propose un aperçu des représentations du Christ au cinéma, en s'interrogeant sur les influences culturelles qui les ont nourries. Il revient aussi sur les lieux qui ont façonné ce passage a l'écran : l'atelier d'un costumier a Rome, la petite ville italienne de Matera, qui a maintes fois servi de décor a la Palestine biblique... Au fil d'analyses religieuses, historiques et cinématographiques, ce panorama dessine en filigrane une passionnante réflexion sur l'évolution de la liberté artistique, qui a permis de convertir une figure sacrée en superstar de Hollywood.