En 2016 au Caire, l'équipe du réalisateur Tarik Saleh, né en 1972 a Stockholm d'un pere égyptien et d'une mere suédoise, s'apprete a tourner un polar politique dans la grande tradition du genre. Inspiré d'un fait divers réel, Le Caire confidentiel met en scene un policier contaminé par la corruption ambiante, campé par l'acteur libano-suédois Fares Fares. Surveillé par les autorités en raison du sujet traité, le cinéaste est expulsé du Caire la veille du tournage, avec interdiction d'y revenir. Cinq ans plus tard, Tarik Saleh n'a pas désarmé et analyse les failles de l'Égypte actuelle par le prisme d'un récit haletant, construit autour d'une lutte de pouvoir entre les instances religieuses et politiques. Toujours persona non grata dans son pays d'origine, il est contraint de recréer la capitale égyptienne a Istanbul pour y filmer La conspiration du Caire. L'Égypte interdite Si Tarik Saleh annonce d'entrée de jeu son amour du cinéma de genre et son désir d'écrire un thriller d'espionnage sur le modele du Nom de la rose d'Umberto Eco, c'est pourtant du côté de son histoire personnelle qu'il faut chercher les origines de La conspiration du Caire. Le cinéaste s'est en effet inspiré de la vie de son grand-pere égyptien, lui-meme boursier a l'université Al-Azhar, haut lieu des études islamiques influent dans le monde sunnite. Tarik Saleh, lui, a marché dans les pas de son pere en partant étudier a la faculté des beaux-arts d'Alexandrie. Confronté a l'islam radical professé par les Freres musulmans, il est rentré en Suede désillusionné, suivant un parcours qui ressemble a celui de son jeune héros, Adam. Ce vécu infuse son obsession de recréer une Égypte aimée mais interdite, blessure dont témoignent ici ses proches, du chef opérateur Pierre Aim a son interprete fétiche Fares Fares. Quant a sa productrice Kristina Aberg, elle encourage celui qui fut aussi journaliste et documentariste a poursuivre son euvre politique. Prix du scénario a Cannes en 2022, La conspiration du Caire n'est jamais sorti en Égypte.